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histoire d’yamlika… (le bel adolescent)
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MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… j’arrivai de la sorte devant la porte qui s’ouvrait avec la clef d’or, et je restai longtemps à la regarder, n’osant même pas la toucher de la main, à cause de la défense que m’avait faite le vieillard ; mais à la fin je ne pus résister à la curiosité dont mon âme était remplie, je mis la clef d’or dans la serrure, j’ouvris la porte, et je pénétrai, saisi de crainte, dans le lieu défendu.

Or, loin d’avoir sous les yeux un spectacle effrayant, je vis d’abord, au milieu d’un pavillon au sol incrusté de pierreries de toutes les couleurs, un bassin d’argent entouré d’oiseaux d’or qui laissaient l’eau couler de leurs bouches avec un bruit si merveilleux que je croyais entendre la voix de chacun d’eux résonner mélodieuse contre les parois d’argent. Tout autour de ce bassin, il y avait, divisés en variétés ravissantes, des parterres de fleurs aux suaves parfums, qui mariaient leurs couleurs à celles des fruits dont étaient chargés les arbres qui mettaient leur fraîcheur d’ombre sur l’eau. Le sable que je foulais était de poudre d’émeraude et de diamant, et s’étendait jusqu’aux degrés d’un trône qui s’élevait en face du bassin merveilleux. Ce trône était fait d’un seul rubis dont les facettes projetaient dans le