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le parterre fleuri… (le sac prodigieux…)
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qui contenaient cette allusion délicate à son égard, comme il était discret et fort galant, et que d’ailleurs il ne voyait se passer rien d’inconvenant, il se retira en se disant : « Par Allah ! je ne troublerai pas leur entretien ! » Et tous deux furent dans une parfaite félicité.

— Et, ayant raconta cette anecdote, Schahrazade s’arrêta un instant et dit ensuite :


LE SAC PRODIGIEUX


On raconte que le khalifat Haroun Al-Rachid, tourmenté une nuit par une de ses fréquentes insomnies, fit venir Giafar, son vizir, et lui dit : « Ô Giafar, cette nuit ma poitrine est rétrécie à l’extrême par l’insomnie, et je souhaite fort te voir me la dilater ! » Giafar répondit : « Ô émir des Croyants, j’ai un ami appelé Ali le Persan, qui possède dans sa sacoche quantité d’histoires délicieuses propres à effacer les chagrins les plus tenaces et à calmer les humeurs irritées ! » Al-Rachid répondit : « À moi donc ton ami à l’instant ! » Et Giafar le fit venir aussitôt entre les mains du khalifat qui le fit s’asseoir et lui dit : « Écoute, Ali ! On m’a dit que tu savais des histoires capables de dissiper le chagrin et l’ennui, et même de procurer le sommeil à qui