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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/19

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histoire de la ville d’airain
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le maître introublé de ces vastitudes désertées ! Si donc tu tiens, dédaigneux des obstacles mystérieux et des périls, à exécuter les ordres du khalifat et à tenter ce voyage dans un pays sans routes tracées, et sans autre guide que ton serviteur, fais charger mille chameaux d’outres remplies d’eau et mille autres chameaux de vivres et de provisions ; prends le moins de gardes possible, car nul pouvoir humain ne nous préserverait de la colère des puissances ténébreuses dont nous allons violer les domaines, et il ne nous faut pas les indisposer par un déploiement d’armes menaçantes et vaines. Et lorsque tout sera prêt, fais ton testament, émir Moussa, et partons…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et lorsque tout sera prêt, fais ton testament, émir Moussa, et partons ! »

À ces paroles, l’émir Moussa, gouverneur du Maghreb, après avoir invoqué le nom d’Allah, ne voulut pas avoir un moment d’hésitation : il rassembla les chefs de ses soldats et les principaux du royaume, testa devant eux tous et nomma comme son remplaçant son fils Haroun. Après quoi, il fit faire les pré-