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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/200

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les mille nuits et une nuit

Et, furieux, il lui cracha au visage et s’en alla acheter un autre âne notoirement connu comme descendant de père et de mère de l’espèce des ânes.

— Et, cette nuit-là, Schahrazade dit encore :


LE FLAGRANT DÉLIT DE SETT ZOBÉIDA


On raconte que le commandeur des Croyants Haroun Al-Rachid entra un jour faire sa sieste dans l’appartement de Sett Zobéida, son épouse, et il allait s’étendre sur le lit quand il y remarqua, juste sur le milieu, une large tache encore fraîche dont l’origine était péremptoire d’elle-même. À cette vue, le monde noircit devant son visage et il fut à la limite de l’indignation. Il fit aussitôt mander Sett Zobéida et, les yeux enflammés de colère et la barbe tremblante, il lui cria : « Qu’est-ce que c’est que cette tache-là sur notre lit ? » Sett Zobéida pencha la tête sur la tache en question, la renifla et dit : « C’est de la semence d’homme, ô émir des Croyants ! » Il lui cria, contenant à grand’peine le bouillonnement de sa colère : « Et peux-tu m’expliquer la présence de ce liquide-là encore tout tiède sur un lit où je n’ai pas couché avec toi depuis plus d’une semaine ? » Elle s’écria, bien émue : « La fidélité sur moi et autour de moi, ô émir des Croyants ! Me soupçonnerais-tu par hasard