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le parterre… (le flagrant délit…)
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de fornication ? » Al-Rachid dit : « Je te soupçonne tellement que je vais tout de suite faire venir le kâdi Abi-Youssouf pour qu’il expertise la chose et me donne là-dessus son sentiment. Et, par l’honneur de nos ancêtres ! ô fille de mon oncle, je ne reculerai devant rien si tu es reconnue coupable par le kâdi ! »

Lorsque le kâdi fut arrivé, Al-Rachid lui dit : « Ô Abi-Youssouf, dis-moi ce que peut bien être cette tache-là ! » Le kâdi s’approcha du lit, mit son doigt au milieu de la tache, le porta ensuite à la hauteur de son œil et de son nez et dit : « C’est de la semence d’homme, ô émir des Croyants…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … C’est de la semence d’homme, ô émir des Croyants ! » Il demanda : « Quelle peut en être l’origine immédiate ? » Le kâdi, fort perplexe et ne voulant pas affirmer une chose qui lui aurait attiré l’inimitié de Sett Zobéida, leva la tête au plafond comme pour réfléchir, et aperçut dans une fente l’aile d’une chauve-souris qui y était blottie. Aussi une idée de salut lui illumina l’entendement, et il dit : « Donne-moi une lance, ô émir des Croyants ! »