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le parterre fleuri… (le nettoyeur…)
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Moi je gardai le secret jusqu’à la mort du khalifat et de Sett Khadiga, qui était certainement la femme la plus belle que mes yeux aient vue parmi les filles des hommes. Mais Allah est plus savant ! »

— Lorsque Schahrazade eut raconté cette anecdote, la petite Doniazade, de la place où elle était blottie, s’écria : « Ô ma sœur, que tes paroles sont douces et savoureuses et gentilles ! » Et Schahrazade sourit et dit : « Mais que sera-ce lorsque tu auras entendu l’anecdote du Nettoyeur de tripes ? » Et aussitôt elle dit :


LE NETTOYEUR DE TRIPES


On raconte qu’un jour à la Mecque, au temps du pèlerinage annuel, au moment où la foule compacte des hadjs faisait les sept tours autour de la Kaâba sainte, un homme se détacha du groupe, s’approcha du mur de la Kaâba et, prenant des deux mains le voile sacré qui recouvrait tout l’édifice, se mit dans l’attitude de la prière et, avec un accent qui lui partait du fond du cœur, s’écria : « Fasse Allah que de nouveau cette femme s’irrite contre son mari, pour que je puisse coucher avec elle ! »

Lorsque les hadjs eurent entendu cette étrange prière, dite en ce lieu saint, ils furent si scandalisés qu’ils se précipitèrent sur l’homme, le jetèrent à terre et le rassasièrent de coups. Après quoi ils le