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les mille nuits et une nuit

traînèrent devant l’émir el-hadj, dont l’autorité s’exerçait sur tous les pèlerins avec les droits les plus étendus, et lui dirent : « Nous avons entendu cet homme, ô émir, proférer des paroles impies en tenant le voile de la Kaâba ! » Et ils lui répétèrent les paroles prononcées. Alors l’émir el-hadj dit : « Qu’on le pende…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… Alors l’émir el-hadj dit : « Qu’on le pende ! » Mais l’homme se jeta aux pieds de l’émir et lui dit : « Ô émir, par les mérites de l’Envoyé d’Allah (sur lui la prière et la paix !) je te conjure d’écouter d’abord mon histoire, et tu feras ensuite de moi ce que tu jugeras équitable de faire ! » L’émir acquiesça d’un signe de tête, et le condamné à la pendaison dit :

« Sache, ô notre émir, que de mon métier je ramasse les immondices des rues et, en outre, je nettoie les tripes des moutons pour les vendre et gagner ma vie. Or, un jour je marchais tranquillement derrière mon âne chargé de tripes encore pleines, que je venais d’enlever de l’abattoir, quand