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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/27

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histoire de la ville d’airain
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cha du monstre, auquel il cria : « Au nom du Maître qui tient sous sa main les empires du Visible et de l’Invisible, je t’adjure de me répondre ! Dis-moi qui tu es, depuis quand tu es là et la cause qui te valut un si étrange châtiment ! »

Alors le tronc aboya. Et voici les paroles qu’entendirent l’émir Moussa, le cheikh Abdossamad et leurs compagnons :

« Je suis un éfrit de la postérité d’Éblis, père des genn. Je m’appelle Daësch ben-Alaëmasch. Ici je suis enchaîné par la Force Invisible jusqu’à l’extinction des siècles.

« Autrefois, dans ce pays gouverné par le roi de la Mer, il y avait, comme protectrice de la Ville d’Airain, une idole d’agate rouge dont j’étais le gardien à la fois et l’habitant. J’avais, en effet, élu domicile dans son intérieur ; et de tous les pays on venait en foule consulter le sort par mon entremise et écouter les oracles que je rendais et mes prédictions augurales.

« Le roi de la Mer, dont j’étais moi-même le vassal, avait sous son commandement suprême toute l’armée des génies rebelles aux ordres de Soleïmân ben-Daoud ; et il m’avait nommé le chef de cette armée pour le cas où éclaterait une guerre entre lui et ce maître redoutable des génies. Et cette guerre ne tarda pas, en effet, à éclater.

« Le roi de la mer avait une fille d’une beauté dont le renom était parvenu jusqu’aux oreilles de Soleïmân. Celui-ci, désireux de l’avoir au nombre de ses épouses, dépêcha un envoyé au roi de la Mer