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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/28

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les mille nuits et une nuit

pour la lui demander en mariage, en même temps qu’il lui enjoignait de briser la statue d’agate et de reconnaître qu’il n’y a point d’autre Dieu qu’Allah et que Soleïmân est le prophète d’Allah ! Et il le menaçait de son courroux et de sa vengeance si l’on ne se soumettait immédiatement à ses désirs. »

« Alors le roi de la Mer assembla ses vizirs et les chefs des genn et leur dit : « Voici que Soleïmân me menace de toutes sortes de calamités pour m’obliger à lui donner ma fille et à briser la statue qui sert d’habitation à votre chef Daësch ben-Alaëmasch. Que pensez-vous de ces menaces ? Dois-je m’incliner ou résister ? »

« Les vizirs répondirent : « Et qu’as-tu, ô notre roi, à redouter de la puissance de Soleïmân ? Nos forces sont au moins aussi redoutables que les siennes. Et celles-ci, nous saurons bien les anéantir ! » Puis ils se tournèrent vers moi et me demandèrent mon avis. Alors, moi je dis : « Notre seule réponse à Soleïmân est de donner la bastonnade à son envoyé ! » Cela fut exécuté sur le champ. Et nous dîmes à cet envoyé : « Retourne maintenant instruire ton maître de l’aventure ! »

« Lorsque Soleïmân eut appris le traitement infligé à son envoyé, il fut à la limite de l’indignation, et rassembla aussitôt toutes ses forces disponibles en génies, hommes, oiseaux et animaux. Il confia à Assaf ben-Barkhia le commandement des guerriers hommes, et à Domriat, roi des éfrits, le commandement de toute l’armée des génies au nombre de soixante millions, et celui des animaux et des oiseaux de proie, rassemblés de tous les points de l’univers