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histoire de la ville d’airain
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tagne, dans le dessein d’inspecter les environs et de reconnaître cette Ville qui ne voulait pas se laisser violer par les tentatives des humains…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… cette Ville qui ne voulait pas se laisser violer par les tentatives des humains.

D’abord ils ne purent rien distinguer dans les ténèbres, car la nuit avait déjà épaissi les ombres sur la plaine ; mais soudain la lueur à l’orient se fit plus vive, et sur le sommet de la montagne la lune magnifique s’élança et d’un clignement de ses yeux illumina le ciel et la terre. Et à leurs pieds un spectacle se déroula qui les fit s’arrêter de respirer.

Ils dominaient une ville de songe.

Sous la nappe blanche qui tombait de haut, aussi loin que pouvait s’étendre le regard vers des horizons noyés dans la nuit, des dômes de palais, des terrasses de maisons, de calmes jardins s’étageaient dans l’enceinte d’airain, et des canaux illuminés par l’astre se promenaient en mille circuits clairs dans le sombre des massifs, tandis que, tout au bout, une mer de métal contenait dans son sein froid les feux