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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/38

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les mille nuits et une nuit

« Frotte douze fois le clou qui est dans mon nombril. »

Alors l’émir Moussa, bien que fort surpris de ces paroles, s’approcha du cavalier et remarqua qu’en effet un clou d’or se trouvait enfoncé juste au milieu de son nombril. Il tendit la main et frotta ce clou douze fois. Et au douzième frottement les deux battants s’ouvrirent dans toute leur largeur sur un escalier de granit rouge qui s’enfonçait en tournant. Aussitôt l’émir Moussa et ses compagnons descendirent les marches de cet escalier qui les conduisit au centre d’une salle donnant de plain-pied sur une rue où stationnaient des gardes armés d’arcs et de glaives. Et l’émir Moussa dit : « Allons à eux pour leur parler avant qu’ils ne nous inquiètent ! »

Ils s’approchèrent donc de ces gardes dont les uns étaient debout le bouclier au bras et le sabre nu, et les autres assis ou étendus ; et l’émir Moussa, se tournant vers celui qui avait l’air d’être leur chef lui souhaita la paix avec affabilité ; mais l’homme ne bougea pas et ne lui rendit pas le salam ; et les autres gardes restèrent également immobiles et les yeux fixes, ne prêtant pas plus attention aux nouveaux venus que s’ils ne les voyaient pas.

Alors l’émir Moussa, voyant que ces gardes ne comprenaient pas l’arabe, dit au cheikh Abdossamad : « Ô cheikh, adresse-leur la parole dans toutes les langues que tu connais ! » Et le cheikh commença à leur parler d’abord en langue grecque ; puis, voyant l’inanité de sa tentative, il leur parla en indien, en hébreu, en persan, en éthiopien et en soudanais ; mais nul d’entre eux ne comprit un mot