Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
les mille nuits et une nuit

prête à fondre sur ton âme ! Où est Adam, père des humains ? Où est Nouh et sa descendance ? Où est Nemroud le redoutable ? Où sont les rois, les conquérants, les Khosroès, les Césars, les Pharaons, les empereurs de l’Inde et de l’Irak, les maîtres de la Perse et ceux de l’Arabie, et Iskandar aux Deux-Cornes ? Où sont les souverains de la terre, Hamam et Karoun, et Scheddad fils d’Aâd et tous ceux de la postérité de Kanaân ? Par ordre de l’Éternel ils ont quitté la terre pour aller rendre compte de leurs actions au jour de la Rétribution.

Ô fils des hommes ! ne t’abandonne pas au monde et à ses plaisirs ! Crains le Seigneur et sers-le d’un cœur pieux ! Crains la mort ! La piété envers le Seigneur et la crainte de la mort sont la base de toute sagesse ! De la sorte tu moissonneras de belles actions qui te parfumeront pour le jour terrible du Jugement !

Lorsqu’ils eurent écrit sur les parchemins cette inscription qui les émut beaucoup, ils franchirent une grande porte qui s’ouvrait au milieu de la galerie, et entrèrent dans une salle au centre de laquelle était un beau bassin de marbre transparent d’où s’élançait un jet d’eau. Au-dessus de ce bassin se déployait, formant un plafond agréablement colorié, un pavillon en étoffes de soie et d’or aux teintes diverses et mariées entre elles avec un art parfait. L’eau, pour arriver dans ce bassin, suivait quatre canaux tracés dans le sol de la salle en contours charmants et chaque canal avait un lit d’une couleur particulière : le premier canal avait un lit de porphyre rose ; le second, de topazes ; le troisième, d’émeraudes,