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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/47

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histoire de la ville d’airain
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filets de pêche, et qui leur rendirent, en arabe, leurs salams selon la formule musulmane. Et l’émir Moussa dit à celui qui était le plus âgé d’entre eux et paraissait être le chef : « Ô vénérable cheikh, nous venons de la part de notre maître le khalifat Abdalmalek ben-Merwân chercher dans cette mer des vases où se trouvent des éfrits du temps du prophète Soleïmân ! Peux-tu nous aider dans nos recherches, et nous expliquer le mystère de cette Ville où tous les êtres sont sans mouvement ! » Le vieillard répondit : « Mon fils, sache d’abord que nous tous ici, les pêcheurs de ce rivage, nous sommes des croyants à la parole d’Allah et à celle de son Envoyé (sur lui la prière et la paix !) ; mais tous ceux qui se trouvent dans cette Ville d’Airain sont enchantés depuis l’antiquité, et resteront dans cet état jusqu’au jour du Jugement. Mais pour ce qui est des vases où se trouvent les éfrits, rien n’est plus facile que de vous les procurer, puisque nous en avons là une provision dont nous nous servons, une fois débouchés, pour faire cuire nos poissons et nos aliments. Nous pouvons vous en donner tant que vous voudrez. Seulement il est nécessaire, avant de les déboucher, de les faire résonner en les frappant avec les mains et d’obtenir de ceux qui les habitent le serment de reconnaître la vérité de la mission de notre prophète Môhammad, pour qu’ils rachètent leur faute première et leur rébellion contre la suprématie de Soleïmân ben-Daoud ! » Puis il ajouta : « Quant à nous, nous voulons également vous donner, comme preuve de notre fidélité à notre maître à tous, l’émir des Croyants, deux Filles de la Mer, que nous avons