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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/80

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les mille nuits et une nuit

coupa la parole. C’était le khalifat qui dormait profondément, gagné enfin par le sommeil que lui avait procuré cette histoire. Aussi Ibn Al-Mansour, craignant de le réveiller, s’esquiva doucement par la porte que lui ouvrit plus doucement encore le chef des eunuques.


Et Schahrazade, ayant fini de parler, se tut un instant, regarda le roi Schahriar et lui dit : « En vérité, ô Roi fortuné, je m’étonne que le sommeil ne t’ait pas gagné également, à cette histoire ! » Le roi Schahriar dit : « Pas du tout ! Tu te trompes, Schahrazade ! Je n’ai guère envie de dormir cette nuit ; et prends garde, si tu ne me racontes tout de suite une histoire instructive, que je ne mette moi-même à exécution à ton égard la menace d’Al-Rachid à son porte-glaive ! Ainsi n’aurais-tu pas à me dire quelques mots sur, par exemple, le remède contre les femmes qui tourmentent leurs époux par un désir de chair jamais satisfait et leur ouvrent de la sorte la porte du tombeau ? »

Schahrazade, à ces paroles, réfléchit un instant et dit : « Justement, ô Roi fortuné, il n’y a aucune histoire dont je me souvienne aussi bien que celle ayant trait à ce sujet-là, et je vais tout de suite te la raconter ! »

Et Schahrazade dit :