un cochon ! » Et l’émir lui dit : « Cours vite chercher quatre savants lecteurs du Korân, pour qu’ils viennent lire le Korân sur cet éfrit et l’exorciser…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA QUATRE CENT CINQUANTE-CINQUIÈME NUIT
Elle dit :
« … pour qu’ils viennent lire le Korân sur cet éfrit et l’exorciser ! » Et le palefrenier se hâta de courir chercher les savants lecteurs du Korân qui s’installèrent autour du puits. Et ils commencèrent à réciter les versets conjuratoires, pendant que le palefrenier et son maître tiraient sur la corde et amenaient le seau hors du puits. Et tous, à la limite de l’effarement, virent l’éfrit en question, qui n’était autre qu’Ali Vif-Argent, sauter sur ses deux pieds hors du seau et s’écrier : « Allah Akbar ! » Et les quatre lecteurs se dirent : « C’est un éfrit d’entre les Croyants, puisqu’il prononce le Nom ! » Mais l’émir ne tarda pas à voir que c’était un homme de l’espèce des hommes, et lui dit : « Serais-tu un voleur ? » Il répondit : « Non, par Allah ! mais je suis un pauvre pêcheur ! Comme j’étais endormi sur les bords du Tigre, j’ai copulé l’air dans mon sommeil, m’étant réveillé et trouvé mouillé, je suis entré dans