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dalila-la-rouée… (ali vif-argent…)
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matin, et tout le monde était levé. Aussi Dos-de-Chameau alla ouvrir et introduisit Zoraïk, piteux, dans la salle de réunion, ou on l’accueillit par un retentissant éclat de rire. Alors il se tourna vers Vif-Argent et lui dit : « Par Allah ! ya Ali, pour ce qui est de la bourse, tu l’as gagnée ! Mais rends-moi mon enfant ! » Et Hassan-la-Peste répondit : « Sache, ô Zoraïk, que mon garçon Ali Vif-Argent est prêt à te rendre ton enfant et même ta bourse, si tu veux consentir à lui donner en mariage la fille de ta sœur Dalila, la jeune Zeinab qu’il aime ! » Il répondit : « Et depuis quand pose-t-on des conditions au père en lui demandant sa fille en mariage ? Qu’on me rende d’abord l’enfant et la bourse, et nous parlerons après de l’affaire ! » Alors Hassan fit signe à Ali qui aussitôt remit l’enfant et la bourse à Zoraïk, et lui dit : « À quand le mariage ! » Et Zoraïk sourit et répondit : « Doucement ! Doucement ! Crois-tu, ya Ali, que je puis disposer de Zeinab comme d’un mouton ou d’un poisson frit ? Je ne puis te l’accorder, à moins que tu ne lui apportes la dot qu’elle réclame ! » Vif-Argent répondit : « Je suis prêt à lui apporter la dot qu’elle réclame ! Quelle est-elle ? » Zoraïk dit : « Sache qu’elle a fait le serment de ne jamais se laisser monter sur la poitrine par quelqu’un avant qu’il lui eût apporté, en présents de noces, la robe brochée d’or de la jeune Kamaria, fille du Juif Azaria, ainsi que sa couronne d’or, sa ceinture d’or et sa pantoufle d’or…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.