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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … Sache qu’elle a fait le serment de ne jamais se laisser monter sur la poitrine par quelqu’un, avant qu’il lui eût apporté, en présents de noces, la robe brochée d’or de la jeune Kamaria, fille du Juif Azaria, ainsi que sa couronne d’or, sa ceinture d’or et sa pantoufle d’or ! » Alors Vif-Argent s’écria : « Si ce n’est que cela, je veux, si ce soir même je n’ai pas apporté les présents réclamés, n’avoir plus aucun droit à mon mariage avec Zeinab ! »

À ces paroles Hassan-la-Peste lui dit : « Malheur à toi, ya Ali ! quel serment as-tu fait ! Tu es un homme mort ! Ne sais-tu donc que le Juif Azaria est un magicien perfide, roué et plein de malice ? Il a à ses ordres tous les genn et les éfrits ! Il habite hors de la ville un palais dont les pierres sont en briques d’or et d’argent alternativement ! Mais ce palais, visible seulement quand le magicien l’habite, disparaît chaque jour quand son propriétaire vient en ville pour des affaires d’usurier. Tous les soirs, une fois rentré chez lui, le Juif monte à sa fenêtre et montre sur un plateau d’or la robe de sa fille en criant : « Ô vous tous maîtres voleurs et fripons de l’Irak, de la Perse et de l’Arabie, venez, si vous le pouvez,