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dalila-la-rouée… (ali vif-argent…)
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mieux être chien que singe, par exemple, ou pire encore ! » Et le soir, quand le brocanteur eut fermé sa boutique, il se colla à lui et le suivit à sa maison.

Or, à peine le brocanteur fut-il entré chez lui, que sa fille se couvrit le visage et s’écria…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

… Or à peine le brocanteur fut-il entré chez lui, que sa fille se couvrit le visage et s’écria : « Ô mon père, comment prends-tu sur toi de faire entrer chez ta fille un homme étranger ! » Le brocanteur dit : « Quel étranger ? Il n’y a ici que le chien ! » Elle répondit : « Ce chien n’est autre qu’Ali Vif-Argent du Caire qui a été ensorcelé par le juif Azaria le magicien, et cela à cause de la robe de sa fille Kamaria ! » À ces paroles, le brocanteur se tourna vers le chien et lui demanda : « Est-ce vrai, cela ? » Et le chien lui fit avec la tête un signe qui signifiait : « Oui ! » Et la jeune fille continua : « Je suis prête, s’il veut consentir à m’épouser, à lui rendre sa première forme humaine ! » Et le brocanteur s’écria : « Par Allah ! ô ma fille, rends-lui cette forme-là, et certainement il t’épousera ! » Puis il se tourna vers