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les mille nuits et une nuit

tout cela était l’œuvre de Satan (qu’il soit maudit par Allah l’Exalté !) et maintenant nous n’avons d’autre bénédiction que toi et notre mère ! » Et Jouder, bien ému de ces paroles, leur dit : « Et moi je n’ai d’autre bénédiction que vous deux, frères miens ! » Alors la mère se tourna vers Jouder et lui dit : « Ô mon enfant, qu’Allah blanchisse ton visage et augmente ta prospérité, car tu es le plus généreux de nous tous, ô mon enfant ! » Et Jouder dit : « Soyez les bienvenus et demeurez chez moi ! Allah est généreux, et les biens abondent dans la demeure ! » Et il acheva de se réconcilier avec ses frères qui soupèrent avec lui et passèrent la nuit dans sa maison.

Le lendemain ils prirent tous ensemble le repas du matin, et Jouder, chargé de son filet, s’en alla confiant en la générosité de l’Ouvreur, tandis que ses deux frères de leur côté s’en allaient et restaient absents jusqu’à midi, pour alors revenir déjeuner avec leur mère. Quant à Jouder, il ne revint que le soir, apportant avec lui de la viande et des légumes, toutes choses achetées avec son gain de la journée. Et ils vécurent de la sorte l’espace d’un mois, Jouder péchant du poisson pour le vendre et en dépenser le produit sur sa mère et ses frères qui mangeaient et se divertissaient.

Or, un jour d’entre les jours…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.