Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
318
les mille nuits et une nuit

se mettre en route pour Suez où, dès leur arrivée, ils le jetèrent au fond de l’un de leurs navires, avec les fers aux pieds, au milieu des autres esclaves et des forçats, et le condamnèrent à servir sur le banc des rameurs, une année entière. Et voilà pour Jouder…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et voilà pour Jouder !

Quant à ses frères, lorsqu’ils se réveillèrent le matin, ils entrèrent chez leur mère, qui n’avait rien su de la chose, et lui dirent : « Ô notre mère, Jouder n’est pas encore réveillé ! » Elle dit : « Allez le réveiller ! » Ils répondirent : « Où est-il couché ? » Elle dit : « Dans la chambre des invités ! » Ils reprirent : « Il n’y a personne dans cette chambre ! Peut-être est-il parti la nuit avec ces marins ! Car, ô notre mère, notre frère Jouder a déjà goûté aux voyages lointains ! Et d’ailleurs nous l’avons entendu parler avec ces étrangers qui lui disaient : « Nous t’emmènerons et tu ouvriras des trésors cachés que nous connaissons ! » Elle dit : « Il est probable alors qu’il sera parti avec eux, sans nous avertir ! Nous pouvons être tranquilles à son sujet ; car Allah saura le diri-