Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… ne sachant encore d’où sa destinée devait venir à sa rencontre.

Il s’avança donc dans l’intérieur du palais et arriva à une seconde porte sur laquelle retombait un rideau de velours. Il souleva cette portière et, dans une salle merveilleuse, il vit un large lit de l’ivoire le plus blanc, incrusté de perles, de rubis, d’hyacinthes et d’autres pierreries, et, étendues sur le sol, quatre jeunes esclaves endormies. Il s’approcha alors doucement du lit pour savoir qui pouvait bien y être coucha, et vit une adolescente qui n’avait pour toute chemise que sa chevelure ! Et elle était si belle qu’on l’aurait prise, non point pour la lune à son lever à l’horizon oriental, mais pour une seconde lune plus merveilleuse sortie des mains du Créateur ! Son front était une rose blanche, et ses joues deux anémones d’un rouge tendre, dont l’éclat se rehaussait d’un délicat grain-de-beauté de chaque côté !

À la vue de tant de beauté et de grâces, de charmes et d’élégance, Kamaralakmar faillit tomber à la renverse évanoui sinon mort. Et, lorsqu’il put maîtriser tant soit peu son émotion, il s’approcha de