Page:Le messianisme chez les Juifs.pdf/207

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niques n’étaient sûrement pas destinées seulement à un effet de contraste. Les souffrances de la nation, depuis l’histoire des Juges surtout, étaient dans le dessein de Dieu des épreuves pour amener Israël à résipiscence. Il ne criait vers Dieu pour avoir un Sauveur que lorsqu’il était opprimé. Ces cris avaient été maintes fois entendus de Dieu. On devait espérer que le salut messianique, le plus éclatant de tous, suivrait à une épreuve plus dure, accompagnée de pénitence. D’où l’extrême importance de la pénitence pour amener le Messie. Ce principe admis, d’autres pouvaient penser que la fidélité à la Loi ou les œuvres de miséricorde n’auraient pas moins de poids dans la balance divine qui réglait les destinées. Et en effet, nous rencontrons chez les tannaïtes l’expression de ces diverses opinions, appuyées sur des textes scripturaires.

R. Iokhanan rapportait au nom de R. Siméon b. Iokhaï : Si seulement les Israélites observaient deux sabbats dans les règles, ils seraient aussitôt sauvés, car il est dit (Is. lvi, 4) : Voici ce que Dieu dit aux eunuques qui observent mes sabbats ; et il est écrit ensuite (Is. lvi, 7) : je les amènerai à ma montagne sainte, etc.[1].

Le sabbat était donc si difficile à observer dans toute sa rigueur, que l’observation parfaite de deux sabbats était regardée ici comme un idéal impossible à réaliser ; l’apophtegme de R. Simon b. Iokhaï était plutôt un paradoxe qu’une idée courante.

La bienfaisance ou l’aumône, plus facile, ne pouvait prétendre qu’à rapprocher le temps du salut, d’après R. Iehouda b. Ilaï[2] : « Grande est la valeur de l’aumône, qui rapproche la rédemption, car il est dit (Is. [3], 1) : Voici ce que dit Dieu : gardez le droit et pratiquez la justice, car mon salut est proche, et ma justice va se révéler »[4].

Mais le point principal était évidemment la pénitence. C’était elle qui avait toujours touché Iahvé et l’avait décidé à intervenir.

Aussi R. Eliézer b. Hyrkanos allait-il jusqu’à affirmer que c’était une condition absolument indispensable. Sans la pénitence, pas de salut.

La tradition avait conservé le souvenir d’une discussion très serrée entre ce maître et Josué ben Khanania, plus soucieux de réserver la liberté de Dieu et sa fidélité à tenir ses promesses au temps marqué,

  1. b. chabbath, 118L : Sx’lU” ’H’.zSx TiT’ p î""2w ^2*1 □’XJO pmi V’X n.X -rrz’à’I ’n -"zx -j "NJC C^XJJ -VZ pzbnz mnzu ? *irrù’ và"îp in Sx cTnx’zni .Timz zinzi TTiiur
  2. D’après HACHER, l’ami… II, p. 2l’8 ; d’après Klaustier, R. losc.
  3. lvi
  4. ô. Bababalhra, 10* : l’IX ~ ”5’XXII MX nr’pCC ribtU T21X 1"l nih2"5 •>np-XI xr> "XIIp tj leyi -csarz ’rt. Le mot,ipi :sr n*a pas le mCme sens chez le prophète et dans le Talmud,