Page:Le messianisme chez les Juifs.pdf/248

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psaumes de Salomon[1]. C’est une bonne fortune inappréciable, d’étre dispensé de dépouiller la littérature rabbinique, plus ou moins sûre, puisque nous possédons un document antérieur à Jésus, qui trace le tableau détaillé du règne du Messie.

C’est le psaume xviie qu’il faut lire :

1Seigneur, c’est toi qui es notre roi, à jamais et encore, car c’est en toi, ô Dieu, que nous plaçons notre gloire.
2Et combien [de temps] dure la vie de l’homme sur la terre ?
Autant vaut sa durée, autant vaut l’espérance qu’on fonde sur lui.
3Pour nous, nous mettrons notre espérance en Dieu notre sauveur,

car la force de notre Dieu [s’exercera] à jamais, jointe à la miséricorde :

Dieu jugera les nations, et son règne subsistera sur elles à jamais.
4C’est toi, Seigneur, qui as choisi David comme roi sur Israël,
et tu lui as fait serment, au sujet de sa race, pour jamais[2],
que son règne ne disparaîtrait pas de ta présence.

5
A cause de nos péchés, des pécheurs se sont imposés à nous ;

ceux auxquels tu n’avais rien promis[3] se sont imposés à nous et nous ont bannis ;

ils ont enlevé avec violence, et n’ont pas glorifié ton nom si vénéré[4].

6
Ils ont préféré un règne éclatant à ce qui eût dû être leur véritable grandeur,

ils ont désolé le trône de David par cette transformation orgueilleuse.

7Et toi, ô Dieu, tu les renverseras[5] et tu ôteras leur race de la terre,
en élevant contre eux un homme étranger à notre race.

  1. JJie Psalmen Saloïno’s zum ersten Male mit Benutzung der Alhoshandschriflen und des Codex Casanalensis, herausgegeben von Oscar von Gebfiardl, Leipzig, Hinrichs, 1895. Ost rêdîtion que nous suivons pour le texte et la numérotation. — Psalms of the Pharlsees, commonly called the Psalms of Salomon, the text newiy revîsed from ail the Mss. edited, wilh introduction, english translation, notes> appendîx and indices by Herbert Edward Ryle and Montagne Rhodes James, Cambridge, 189L ~ Die PsalmenSalomv’s dans les Apocryphes de Kautzsch, traduction et notes par Kittel. — Rappelons que ces psaumes, au nombre de dix*huil, ont été écrits en hébreu. Nous ne les possédons plus qifen grée. On est d’accord pour placer leur composition après la mort de Pompée (Septembre 48 av. J.-C.p C’est Pompée qui est l’homme étranger, instrument du châtiment divin, le dragon qui a pris Jérusalem, qui a été tué près des montagnes d+Égypte (le mont Cassius, Dion Cas* siust XUE, 5), el laissé sans sépulture (PJ. Sal. II, 26’. 27). D’autre part rien n’indique une date sensiblement plus basse. Aucune allusion au règne d’Hèrode. 11 semble même que la colère de l’auteur vise plutôt le temps où les Asmonéens étaient puissants que le gouver¬nement d’ilyrcan If. Cet auteur ou ces auteurs appartiennent au parti des Pharisiens, Ce sont bien leurs doctrines, leurs tendances et leurs passions qui se font jour. Aussi les a-t-on nommés parfois Psaumes des Pharisiens. Voir aux appendices le grec du Ps. XVEI (texte III).
  2. P s. LXXXJX, 4. 5 ;CXXXu, 11. 12 ; I Macch. n* 57 ; passages qui s’appuient tous sur Il Sam. VH<
  3. La famille des Asmonéens.
  4. Le sens de l’hébreu était probablement ■ ce que tu ne leur avais pas promis* ils Tout pris de force ; cf Ryle et James.
  5. e verbe et les suivants sont au futur en grec. C’est probablement une traduction trop servile de l’imparfait hébreu qui aurait dû être rendu ici par le passé. ’— Après la prise de Jérusalem, Pompée, l’étranger, retint Aristobule prisonnier pour ligurer à son triomphe avec son fila Antigone. Hyrcan II perdît le titre de roi.