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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/115

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

pas votre Scheffer, et je déteste ces tableaux-rêves, ces tableaux nébuleux qui ont l’air d’une ballade allemande.

— Pourtant, madame, dit Lucien, Scheffer s’est inspiré de bien beaux poëmes, et encore dernièrement ses tableaux tirés de Faust

— Ah ! oui, Faust, toujours Faust ! reprit Caroline avec animation. Quand cessera-t-on de me vanter ce poëme obscur et faux ?

Les deux jeunes gens se récrièrent.

— Je m’explique, messieurs, dit-elle avec son fin sourire. Certainement Faust est un chef-d’œuvre, je ne veux pas le nier ; mais c’est une raillerie amère d’un bout à l’autre, et je trouve que rien n’est moins sentimental, moins humain, moins attendri que la poésie, que les passions, que les idées de ce drame fantastique. Je trouve absurde de voir le diable, cet ange révolté qui a osé tenir tête à Dieu, cet insurgé du ciel, remuer