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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/129

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

voir lui dire que je l’adore ! Saura-t-elle seulement, si je succombe, que je meurs pour venger l’insulte que lui a faite ce fat ?

Il pleura longtemps ; son cœur se brisait à l’idée qu’il ne verrait plus Caroline ; que n’eût-il pas donné pour pouvoir tomber à ses pieds, et lui crier : « Je t’aime ! » Avec quel bonheur, avec quelle ivresse alors il eût été se faire tuer !

— Allons, dit-il en rougissant de sa faiblesse, Gaston avait raison, je ne suis qu’un enfant.

Il essuya ses larmes, passa sa main dans les boucles de ses cheveux, et se leva précipitamment.

La lettre de Caroline tomba sur le plancher.

Il la ramassa, hésita un instant, puis enfin il brisa le cachet d’une main un peu tremblante.

La lettre contenait ces mots :

« Ne vous battez pas, Lucien ; je vous aime ! »