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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/141

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

élégante, ce charme étrange que la fièvre et la souffrance rendaient plus touchants encore, Caroline se demandait comment il eût été possible de ne pas l’aimer, fût-il d’un rang mille fois inférieur à celui des Pichel.

Elle avait pris la main qui pendait hors du lit, elle la garda dans les siennes ; peu à peu elle la pressa plus fort. Lucien tressaillit faiblement, ouvrit les yeux et regarda fixement Caroline. Elle rougit et elle allait lui parler, lorsqu’elle s’aperçut qu’il avait le délire et qu’il ne la voyait pas. Ses yeux brillaient d’un éclat étrange, et le sang affluait à ses joues, si pâles un instant auparavant. Il regarda longtemps la jeune femme ; puis il lui dit doucement :

« C’est toi, Marthe ! te voilà, ma sœur chérie ! tu viens me sauver, n’est-ce pas ? Oui, nous allons partir ; emmène-moi, je ne veux plus la voir… Ne plus la voir, ajouta-t-il avec violence,