Aller au contenu

Page:Le oui et le non des femmes.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

elle… Caroline ? Non, c’est impossible, j’aime mieux mourir… Va-t’en, Marthe, laisse-moi près d’elle, je t’ai dit que je la haïssais ; eh bien, je l’adore ! Ô ma Caroline, que tu es belle ! que je t’aime !… Pourquoi toujours cette expression cruelle et moqueuse ?… Tu es donc de glace ?… Tu ne peux donc pas aimer ?… Oh malheureux, elle n’a pas d’âme !

Il sanglotait, il retombait sur l’oreiller, il appelait Marthe ; puis, un instant après, il appelait Caroline, il se rappelait sa lettre, elle lui avait dit : « Je vous aime ; » et il lui donnait les noms les plus doux, les plus passionnés ; il étendait les bras, il voulait la saisir et la presser sur son cœur.

Elle, en écoutant pour la première fois l’aveu de cet immense amour, éprouva une joie ineffable ; elle vit enfin s’accomplir le rêve de toute sa vie ; l’amour qu’elle avait appelé de toute son