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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/149

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

une coquette sans cœur ; lorsque je vous ai rencontré, je n’ai eu qu’une pensée : me faire aimer de vous par vanité, par désœuvrement. Aujourd’hui, je vous aime de toute mon âme, de toute ma personne ; je suis venue pour me donner à vous ; et, je vous le dis sans rougir, l’âme pleine d’orgueil et de bonheur ; car, sachez-le bien, Lucien, j’ai une trop haute estime de moi pour croire que vous ayez pensé qu’on pouvait me séduire ; je sais ce que je vaux, et c’est pour cela que je viens vous donner ma vie, mon honneur, mes forces contre vous-même… Ai-je besoin d’ajouter qu’aujourd’hui, comme dans dix ans, je serai trop heureuse de m’appeler Caroline Pichel ?…

— Ô ma chère bien-aimée ! disait Lucien éperdu et transporté devant ce pur et grand amour, c’est donc vrai que tu m’aimes et que tu consentirais à être à moi ! Tu es une héroïne de l’amour ; tu