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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/150

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

es digne d’aimer et de souffrir ; mais tu ne sais pas, ma noble amie, que tu es aussi en sûreté près de moi qu’un enfant près de sa mère ; jamais je n’accepterai ton sacrifice, et, quant à t’épouser, ma Caroline…

— Eh bien ? fit-elle anxieuse.

— Il est une mésalliance plus forte que celle d’une femme titrée avec un homme de cœur privé de particule ; c’est celle de l’amour avec le mariage.

Caroline sourit doucement.

— Cher poëte, dit-elle, je me charge de vous faire bientôt changer d’avis.

— Écoute, dit Lucien qui parut prendre tout à coup une résolution subite. Caroline, tu consens à te donner à moi, parce que je suis Lucien Pichel ; tu consens aussi à te mésallier pour me prouver que tu m’aimes… Si, au lieu d’être Pichel, le neveu de tes régisseurs, j’étais le comte