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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/152

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Merci, dit-il, pour le sacrifice que tu veux me faire ; mais j’en demande un plus grand encore.

— Parle, je suis prête.

— Eh bien, je veux que le monde te croie ma maîtresse ; je veux que nous partions ensemble, et pourtant je ne veux pas que tu sois à moi avant d’être ma femme ; dis, consens-tu ?

— Je t’obéirai en tout, Lucien.

— Dans un an, nous reviendrons dans notre cher Mareuil, et alors je serai le plus heureux des hommes si tu consens à accepter mon nom.

— Mais pourquoi tout cela ? dit Caroline un peu rêveuse.

— Ma chère bien-aimée, un bonheur trop aisément obtenu me fait peur : il ne peut pas durer. L’amour, comme le froment, veut être déposé dans un cœur labouré par les souffrances, dans une terre déchirée par le soc de la douleur. C’est