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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/153

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

ce labourage seul qui le féconde et le fait vivre.

— Ah ! je comprends, Lucien, dit vivement Caroline, tu veux qu’avant de jouir de notre amour, nous nous déchirions le cœur… Tu veux passer par la douleur pour arriver au bonheur infini, aux extases célestes… Ah ! mon ami, ajouta-t-elle avec un cri de doux reproche, je t’aime plus que tu ne m’aimes ; car mon amour est capable de résister aux mornes sérénités d’une lune de miel éternelle… Mais enfin tu penses en poëte, et cette idée d’acheter le bonheur par la souffrance me sourit. Quant au sacrifice de mon honneur, je vais passer la nuit à tout préparer pour mon départ, et demain nous serons loin… Oui, oui, continua-t-elle, s’exaltant davantage à mesure qu’elle parlait, tu sais aimer, toi ; tu me donnes une grande leçon. Je serai digne de ton cœur, je serai ta maî-