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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/154

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

tresse aux yeux du monde qui dira que M. de Mareuil a enlevé madame de Sohant… Or, se laisser enlever, pour une femme libre, c’est plus humiliant que pour une femme mariée. Une femme mariée qui ne peut rompre sa chaîne, s’y soustrait, cela s’explique ; une femme libre que l’on peut épouser, et que l’on enlève, laisse croire d’elle que son amant ne la juge pas digne de porter son nom.

— Et cette humiliation ; tu l’acceptes ?

— Ne te l’ai-je pas dit ? nous partirons demain.

— Et tu consens aussi à subir toutes les tortures de l’amour illégitime sans en avoir les enivrantes délices ?

— J’y consens ! bien plus, tu garderas ton nom de Mareuil ; je garderai le mien de comtesse de Sohant. Aux yeux des étrangers mèmes, je serai ta maîtresse et non pas ta femme.