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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/156

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

que le grand sacrifice qu’elle ne comprit point ; elle ouvrit de grands yeux étonnés lorsqu’on lui parla de départ pour le lendemain et de mariage à un an de là ! Elle songeait que la chapelle eût été vite parée, que M. le curé eût été heureux de bénir ce beau couple, et qu’ils eussent tout aussi bien voyagé le lendemain des noces ; mais elle était simple et ignorante, la vieille femme, et elle n’avait nulle idée de la façon dont aiment les poëtes et les amants idéalistes ; elle ignorait que s’épouser, c’était mettre l’éteignoir sur le flambeau du dieu, et que le bonheur de la possession n’était pas l’idéal que rêvait l’âme de Lucien, altérée d’amour pur et de platonisme.