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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/158

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

lontairement soumis était un bonheur étrange et divin, une source de jouissances mystiques que seuls pouvaient comprendre les martyrs embrasés qui offraient à Dieu leur cœur couronné par le saint amour. Il comparait son amie à sainte Thérèse, répandue aux pieds du Sauveur, dans ses longs ravissements, lorsqu’elle offrait son âme saignante à son divin amant.

Caroline s’exaltait aux tirades harmonieuses de Lucien ; son âme tendre s’abandonnait avec délices à ses malsaines théories. Trop éprise pour s’apercevoir que tous les deux faisaient fausse route, elle remerciait naïvement son amant de lui faire comprendre ce sublime et charmant amour.

— Je souffre, lui disait-elle quelquefois, mais ma souffrance m’est si chère, que je la préfère à toutes les joies, à tous les bonheurs du monde ; la souffrance qui vient de toi, Lucien, est une