sayait de causer avec une indifférence que démentait le tremblement de sa voix et de tout son être. C’était une de ces soirées qui font rêver à l’amour, à la jeunesse, au bonheur d’être deux ; seuls dans cette petite barque qui glissait mollement sur ces belles eaux bleues, ils étaient seuls sur la terre. Lucien, assis à côté d’elle, couvrait ses mains et ses bras de baisers ; elle avait la tête appuyée sur l’épaule de celui qu’elle aimait ; elle sentait les magnétiques effluves qui jaillissaient de ses cheveux.
Ils restèrent ainsi longtemps sans plus se rien dire ; ce qu’ils éprouvaient, ils ne pouvaient l’exprimer par de simples paroles.
Le ciel, la terre et la mer semblaient se mêler à leur tendresse et l’accompagner comme le chœur accompagne un duo d’amour. Un tableau plein de calme, de grandeur et de poésie, se déroulait sous leurs yeux. Les eaux endormies pre-