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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/162

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

clapotement argentin, comme le mystérieux appel d’une langue discrète ; la terre semblait gémir doucement, et les collines s’arrondissaient comme des seins gonflés de soupirs.

En ce moment, une barque qui nageait rapidement sous les efforts de quatre rameurs, passa tout près de celle où se trouvaient Lucien et Caroline. Un jeune homme qui était assis à l’arrière de cette barque, se leva en apercevant les deux amants. Caroline, appuyée sur Lucien, se rejeta vivement en arrière ; puis, honteuse et troublée, elle leva les yeux sur l’étranger, qui la regardait avec une expression singulière.

Il la salua ; il l’avait reconnue ; elle le reconnut aussi : c’était Gaston de Charly.

La barque allait avec une telle rapidité, que bientôt ils la virent s’enfoncer dans l’ombre… Tout à coup, une voix pure, jeune, ardente s’éleva de la mer ; c’était celle de Gaston.