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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/170

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

J’avais l’air de ne pas regarder Caroline ; mais, du coin de l’œil, je suivais tous ses mouvements ; je voyais qu’elle était émue, que sa poitrine se soulevait d’un mouvement plus précipité… Elle rougissait, puis elle pâlissait… Et, voyez-vous, mon oncle, je sais mes femmes sur le bout du doigt, une femme qui rougit va se défendre, une femme qui pâlit est à vous.

Mais nous n’en sommes pas là ; Lucien était avec nous ; il avait l’air dépité, il sentait bien qu’il avait manqué son effet.

Nous abordâmes du côté de Saint-Pierre-d’Arona, suivant deux grandes barques à voiles vermeilles qui laissaient traîner dans la mer des filets émaillés de lumière, et nous revînmes à pied jusqu’à Gênes.

Sur la route, inondée d’une lumière torride, impitoyable, aveuglante, cheminait, soulevant la poussière, un grand troupeau de moutons et de