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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/193

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

comtesse en feignant une assurance que démentait le tremblement de sa voix ; je vais te le dire franchement, et tu sauras d’où vient mon agitation, d’où vient ce je ne sais quoi qui me bouleverse et me rend si différente de moi-même. Tu m’adores, je le sais ; loin de moi donc l’idée de t’accuser, de te blâmer, mon adoré rêveur ; non, la faute en est aux événements, à notre pauvre nature… Tu as compris où je veux en venir, n’est-ce pas, Lucien ? Toi aussi, tu te dis que cette situation ne peut se prolonger plus longtemps.

— Chère Caroline, tu veux…

— Attends, dit-elle, ne m’interromps pas ; je n’ai pas tout dit encore. C’est moi, Lucien, qui viens te tendre cette main que tu ne veux que dans quelques mois, et qu’il faut que tu prennes sans prolonger les dures épreuves que nous nous sommes si follement imposées. Le monde a raison, et nous sommes des insensés d’avoir re-