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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/194

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

poussé le bonheur qui s’offrait à nous avec toutes les joies, tous les enivrements de l’amour heureux et légitime, de cet amour qui vit fièrement au grand jour, et que le monde consacre et applaudit. Notre position, dont nous étions si fiers, m’apparaît aujourd’hui dépouillée de tout son prestige, de tout son romanesque enthousiasme. Descends en toi-même, interroge ton cœur, et dis-moi s’il ne te crie pas comme à moi que nous offensons la morale et la nature… Non, non, continua-t-elle d’une voix forte et assurée, plus de rêves énervants, plus de vague poésie. Je veux un amour sain, profond, légitime, sans restriction et sans mesure ; je veux un amour qui me régénère et me purifie des misères de cette passion fausse et débile, de ce platonisme dans lequel mon âme flotte et défaille. Marions-nous, Lucien ; enferme ta femme dans ton âme, et que notre retour aux idées vraies et