Aller au contenu

Page:Le oui et le non des femmes.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

que le plaisir, séduits par une admirable nature qui étalait sans cesse à leurs yeux les irrésistibles amorces de la beauté ; d’où vient que ces peintres, que ces sculpteurs, il y a vingt ou trente siècles, étaient moins matérialistes que ne le sont aujourd’hui la plupart des artistes qui brillent sur le Parnasse chrétien ?

— Tu avoueras pourtant, dit Lucien, que les anciens étaient des disciples d’Épicure, et qu’en fait de matérialisme…

— Non, non, interrompit vivement George, ils n’étaient point matérialistes ; ils cherchaient toujours l’esprit sous l’enveloppe, la pensée sous la forme ; ils cherchaient l’étincelle cachée dans les cailloux des sentiers profanes, la clarté vivifiante sous l’épais brouillard. Les anciens savaient, sentaient, prouvaient que l’essence même de l’art est une adoration sur le monde matériel. On peut en dire autant du grand art de la Renais-