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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/236

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Mais c’est une trahison ! s’écria Lucien hors de lui.

— C’est votre salut et le mien, reprit la jeune femme avec force ; mon parti est pris : jamais je ne porterai votre nom.

— C’est votre dernier mot, Caroline ? dit le pauvre Lucien d’une voix étouffée.

— Oui, Lucien, c’est ma résolution irrévocable ; mais, ajouta-t-elle affectueusement en lui prenant les mains, si cette main n’est pas pour vous celle d’une épouse, ce sera celle d’une amie tendre et dévouée.

Le comte serra faiblement la main de la jeune femme, et, chancelant comme un homme ivre, il sortit du salon.

— Pauvre Lucien ! dit-elle en le suivant des yeux, comme il va souffrir !

Elle se trouvait cruelle et injuste ; elle s’accusait, elle s’en voulait de ce tardif aveu ; elle sentait