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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/238

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

t-il enfin. Il me semble que je rêve ; je n’ose pas y croire ; dites-le-moi, Caroline !

— Oui ! répondit-elle avec passion, oubliant et Lucien et l’univers entier.

Et, pressant avec force la tête de George contre son cœur :

— Je vous aime parce que vous êtes celui que j’attendais, parce que vous êtes celui qui doit être mon maître, ma force et mon appui ; je vous aime parce que, en me prouvant que vous m’estimiez, vous m’avez rendu ma propre estime ; je vous aime parce que vous êtes intelligent et fort, parce que, pour moi, vous êtes l’art dans ce qu’il a de vrai, dans ce qu’il a de grand. J’ai longtemps lutté contre cet amour qui m’envahissait tout entière ; je me disais que j’appartenais à Lucien, que j’avais juré d’être sa femme. Je me mentais à moi-même, car je sentais bien que je vous appartenais, à vous que j’aimais !