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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/246

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

son cœur se brisait à l’idée qu’elle ne le reverrait plus.

Elle montra à George la lettre du jeune comte ; l’artiste aussi vit percer une certaine espérance au milieu de ce grand désespoir.

— Il fallait lui tout avouer, dit-il.

— Hélas ! non, répondit Caroline pensive, la vérité eût brisé ce pauvre cœur si frêle ; il la saura quand il sera loin d’ici, et peut-être le souvenir se sera-t-il usé dans l’absence.

L’amour est si fort, si beau, si puissant, que la mélancolie de la jeune femme ne tint pas contre la passion de George et contre les promesses de l’avenir ; elle laissa rouler tout au fond de son cœur l’image de son pauvre enfant, comme elle l’appelait, et elle n’eut plus qu’un sourire triste quand on parla devant elle du comte de Mareuil. Une quinzaine de jours se passèrent ; la comtesse était sans nouvelles de Lucien. Un de