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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/257

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

une fièvre violente, j’ai été contraint de m’arrêter au petit village de Riazzo. À peine convalescent, j’ai repris le bâton de l’exilé, et j’ai voulu continuer mon triste voyage, lorsque, hier, j’appris que, vous aussi, vous retourniez en France, mais que vous n’y retourniez pas seule. George…

Ici le sculpteur fit un mouvement, comme pour démentir ce qu’allait dire le blessé.

— Je le sais, fit Lucien avec calme.

Puis il continua :

— Partout on me disait que vous alliez épouser George. Alors ma tête se perdit, mes souffrances devinrent intolérables ; ce fut une colère insensée, une horrible jalousie ; mon cœur, déchiré, torturé, saignant, criait grâce devant la perfidie des deux êtres que j’aimais le mieux au monde… Je résolus d’en finir avec la vie. Pourtant c’était bien affreux, ce suicide dans