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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/30

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

ris, la cour nombreuse dont elle riait, mais qu’elle aimait à voir à ses pieds.

En partant pour Mareuil, elle s’était bien promis de s’enivrer de poésie champêtre ; aussitôt arrivée, elle voulut suivre son programme à la lettre ; elle s’habilla comme la pauvre duchesse de Lamballe devait être à Trianon, lorsqu’elle allait traire les vaches de la bergerie, et, pareille à une héroïne de M. Rousseau, elle partit leste et presque heureuse pour admirer les frais lilas. Malheureusement, les fleurs ne sont pas aux caprices des femmes, à quoi cela leur servirait-il d’être fleurs ? Les lilas étaient fanés ; à peine quelques grappes isolées, rougissant de leur vieillesse, vinrent-elles frapper les yeux de la jolie ennuyée.

Cette première disgrâce choqua la belle Parisienne, mais sans la fâcher.

— Il n’y a plus de lilas, pensa-t-elle, tant pis, j’en ferai venir de Paris ; d’ailleurs, n’ai-je pas