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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/32

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

l’admirer, il sortit ses plus beaux rayons et inonda l’espace d’un torrent de feu.

— Que c’est donc beau, que c’est donc grand ! s’écria la comtesse Caroline enthousiasmée.

Et elle resta silencieuse, accoudée sur la fenêtre de son salon, en pensant qu’à deux on admirerait bien mieux encore les œuvres de Dieu.

Le souvenir de Lucien Pichel traversa son esprit ; la grande dame rougit, et, pour chasser l’image importune, elle se mit à songer à sa vie passée, à sa mère qui ne l’aimait pas, à sa jeunesse isolée ; puis elle se vit comme dans un nuage, donnant la main au comte de Sohant, marcher à l’autel avec ses petits souliers de satin et sa couronne blanche ; elle se rappela sa douleur à la mort de cet ami regretté, dont elle n’avait jamais eu à se plaindre. Par une transition naturelle, tant elle est dans la nature de la femme, elle sourit au souvenir de son indulgent et bon oncle, qui la