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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/49

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

travers le crépuscule, ses pâles mélancolies ? L’âme, d’elle-même, comme l’oiseau des blés, se levait en chantant, et montait à Dieu sur les parfums de la vallée ; la brise apportait du rivage l’arome de la lavande en fleur, et venait, avec la rosée, répandre sur la terre de tièdes voluptés. Les projets des hommes flottent au vent comme les grappes d’or du cytise au pied des terrasses. Je sentis alors mon vieil amour me remonter au cœur et m’envahir tout entier. Le tentateur nous précède et nous amène au murmure des eaux devant les splendeurs de l’espace pour assouvir notre volonté. D’où vient cette voix lointaine qui nous convie à des joies infinies ? Le monde est complice, et, avec l’âpre senteur des fleurs sauvages, il nous verse un vin brûlant dans sa coupe enchantée.

En ce moment la chanson des bergères s’enfonce dans les ténèbres avec le bruit des avirons.