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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/58

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

si ma nouvelle voisine valait la peine que je lui fisse la cour, je me glissai dans le château à la tombée de la nuit, et, grâce à l’obscurité, j’arrivai au perron qui conduit au rez-de-chaussée. À la clarté douteuse de la lune j’aperçus alors la charmante comtesse mélancoliquement accoudée à la fenêtre, parlant probablement aux étoiles et aux nuages, et les suppliant de lui amener l’idéal amant dont elle doit caresser l’image dans son cœur. Ma foi, tu sais ma théorie sur les femmes il ne faut qu’un moment de hardiesse et de surprise pour que la plus vertueuse s’abandonne tout entière ; puis la comtesse était belle à miracle, avec ses mains jointes et ses yeux bleus qui brillaient dans la nuit. Je perdis la tête, et, franchissant le perron, ouvrant résolûment la porte du salon, je m’élançai vers elle, et, la prenant dans mes bras, je l’embrassai avec toute l’ardeur d’un écolier à sa première aventure.