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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/65

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

L’amour n’est pas qu’une déperdition d’énergie morale, inerte rêverie ou impulsion insensée vers tous les maux, vers tous les leurres de l’existence ; l’homme est jeté sur la terre avec une destination. Seul au milieu des esprits extérieurs, il avance, il cherche… Autour de lui se meuvent d’autres mondes portant comme lui le sceau de beauté et de sagesse éternelle. Ils rêvent, ils meurent, ils sollicitent l’homme, en passant, à une régénération incessante. Cet attrait du mortel pour les formes mortelles est le désir. Il les appelle, il les aime en elles-mêmes. Il veut vivre et se perpétuer ; mais est-ce bien la nature, ce voile splendide jeté sur la pensée éternelle, qui le captive ? Est-ce bien la joie de la sensation, le frémissement de la minute qu’il demande à la beauté apparente, ou bien son âme impérissable veut-elle pénétrer, au fond de l’atome, ce qui est impérissable, l’idée divine, l’i-