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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/82

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Pas tant d’humilité, monsieur, dit Caroline un peu désarmée ; je n’y croirais pas ; la lettre que j’ai reçue de vous est la preuve, au contraire, que vous avez fort bonne opinion de votre personne, et je ne vous contrarierai pas sur ce point ; vous me dites être un poëte, et nous autres femmes, nous les aimons fort, nous dédaignons souvent les esprits plus solides et plus francs, pour nous envoler bien haut à la suite de ces intelligences rêveuses et contemplatives.

— Vous oubliez, madame la comtesse, que je ne suis pas un poëte, mais bien un sauvage.

— Oh ! quant à cela je ne le nie pas non plus, dit Caroline en riant ; mais enfin, puisque nous voilà en présence, me direz-vous pourquoi vous refusez de me prendre pour votre commère ?

Lucien garda quelques instants le silence ; puis, prenant une résolution subite :

— Madame, dit-il, puisque tel est votre désir,